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Penage

Festival 2022 : une première !

« Si tu ne créés pas l’espace où Dieu et le poème, la beauté peuvent respirer, tu ne pourras vivre »


(Colette Nys-Mazure)





Cette pensée résume à merveille l’ambition du 1er Festival de poésie spirituelle de Strasbourg, qui s’est tenu du 28 avril au 1er mai dernier. Ces 4 jours n’ont peut-être pas réuni des foules, mais l’essentiel a eu lieu : des rencontres, avec la foi et la poésie données en partage, un espace où ont respiré ensemble Dieu, le poème et la beauté.


En guise d’inauguration, une question : « Qu’y-a-t-il de protestant dans la poésie ? », question à laquelle il a été donné deux réponses. Une filiation historique et quelques critères incertains, pour Philippe FRANÇOIS, dont l’ouvrage, Anthologie protestante de la poésie, retrace précisément cette filiation, portant à la connaissance du public des oeuvres rarement connues. Une protestation, a pu dire quant à elle Jacqueline ASSAËL, à partir d’autres textes. Protestation contre un monde défiguré, contre le matérialisme, et parfois contre soi-même. Protestation qui fait de la parole poétique une forme d’insurrection du langage contre l’affadissement du réel, et la normalisation de la pensée.


Une autre réponse est venue par l’intermédiaire des claviers et des cordes. La mise en musique, dans cet autre langage fait de notes, de rythme et de silence, fait d’accord et de dissonances, n’a-t-elle pas un ancrage très protestant ? Ainsi des textes d’Etienne PFENDER, en compagnie de son violon, et du piano de Verena DIETRICH, dans un dialogue suivi. Ainsi encore, dans un tout autre style, des chansons de Jean-Louis DECKER, quand il évoque avec la plus grande expressivité l’aveugle de Jéricho, et qu’il fait sonner sur une guitare la joie de Cana.


La poésie, monde à part même en littérature, ne serait-elle pas plus proche de nous qu’il n’y paraît, et nous plus proche d’elle ? Ne serait-elle pas cette parole permise, simple, tellement frappée du sceau de l’évidence qu’il faut déblayer devant la porte des mots trop courants pour la retrouver ? Et comme l’artisan, entrer dans son atelier, ce qu’a proposé l’écrivain Colette NYS-MAZURE à un groupe d’intéressés très hétérogène. Pour qu’il y ait poésie, il faut naître à l’écriture, ou à travers elle. Les 3 lauréats du Prix des poètes de la Parole ont tous été interrogés par Patricia ROHNER-HEGE, responsable de la Médiathèque, au moment de la remise des prix : depuis quand écrivez-vous ? Quand êtes-vous nés à cette expression intime et souvent bouleversante ? Avec elle, le jury du Prix était heureux de pouvoir récompenser des textes de qualité, et de pouvoir encourager leurs auteurs à s’engager plus avant avec leur don.


Nous voici donc résolument tournés vers une 2nde édition, pour un Printemps des poètes 2023, en nous réjouissant de nouvelles perspectives à venir.



Les lauréats du Prix des poètes de la Parole :

Kevin BURT (35 ans), Pigments de vie

Lydia LEHMANN (33 ans), Fleuve à mon tour

David MAS (35 ans), Ma coupe et mon filet

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