Extraits de " Lisière d'éternité"
"Au fond de mon puits"
Au fond de mon puits
il y a une petite fille
Recroquevillée
ses bras une forteresse
Perdue
blessée
seule
Coupée de ma vie
mais tellement présente
Faite toute petite
assommée par la peur
dans un passé lointain si proche
Du regard jugeant
de mal faire
de mal être
Entre deux autorités
conflit de loyauté
Sur ses épaules juvéniles
un poids étranger, écrasant
Une petite corde
insignifiante solide
la relie au monde
à l’aujourd’hui
Sans pression
sans gavage
Goutte après goutte
elle s’éveille à la vie
Relève la tête
les yeux émerveillés
Apprend à s’aimer
(Psaume 40.3)
Berceuse
Douce valse
dans les va et vient
de mon cœur-corps
Bien
tout va bien
petite fille
Consoler
avec Brahms
à la blanche pointée
Aux jeux de lumière
de Renoir à Bougival
paisible caresse
Aimer dans la paume
chaleureuse timide
de mon âme
Cajoler le noyau
anesthésié en moi
Être nourrice
pour soi aussi
Tu peux t’endormir
pour t’éveiller
laisser mourir
les cordes de l’abîme
Tisser un fil
plusieurs colorés
avec le vivant en toi
Apaisée au fil du son
viens te balancer
au rythme d’une tendresse infinie
Brève présentation de Lydia
Lydia est allemande. Elle a 34 ans et vit depuis bientôt 16 ans en francophonie. Titulaire d’un master en théologie de la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine (FLTE), elle est actuellement co-pasteure dans une Église de l’Association Baptiste (AEEBLF) à Bruxelles. Elle a participé à l’ouvrage collectif Parlons mieux ! 13 théologiens décryptent 13 expressions évangéliques à la lumière de la Bible et est bloggeuse et responsable du blog www.servirensemble.com. Elle vit avec son mari et leur fils dans la région namuroise où ils se sont joints au projet des Myosotis, un lieu d’accueil destiné à offrir quiétude et ressourcement.
Et de son rapport à l’écriture
Quand j’écris un poème, c’est pour moi un peu comme si je priais lentement. Je laisse descendre certaines réflexions et émotions, ou un texte biblique, en moi. Je mâche. Je digère. En profondeur.
Écrire m’aide aussi à apprivoiser l’angoisse qui m’accompagne depuis toujours, à la traverser, à ne plus me laisser engloutir par elle. Écrire est pour moi comme un chemin de guérison, une manière de revisiter les blessures du passé. C’est également une manière de repenser ma relation à Dieu, à moi et à mon prochain.
J’ai commencé à écrire des poèmes en allemand, ma langue maternelle, à l’âge de 12 ans. En 2018, lors d’une retraite, j’ai commencé à écrire des poèmes en français. Depuis deux ans, je le fais plus intensément. La plupart du temps, j’écris par petits fragments le matin, lors de mon temps de méditation et de lecture biblique. Ces instants font partie des moments de ma vie où je me sens le plus vivante.
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