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  • Penage

Edition 2022 : 3ème prix

David Mas a écrit " Ma coupe et mon filet " pour le concours des poètes de la Parole 2022, et il a reçu le 3ème prix, avec ce long poème en rimes.


Moi, le fils de Jonas, j’errais dans Bethsaïde ;

La maison de la pêche était triste et aride,

Tout le fil de ma vie s’était enchevêtré

Jusqu’à ce jour béni, où je l’ai rencontré !


Lui, Jésus, Fils de Dieu, tout puissant, glorieux,

Est venu me chercher à l’aube de ma nuit ;

Je m’appelais Simon, je suis Pierre aujourd’hui,

Laissez-moi raconter deux récits merveilleux…


Les noces de Cana : ma coupe…


De vifs éclats de voix résonnent dans Cana ;

La noce bat son plein : on rit, on tourne, on danse ;

Entre chacun des plats, un vin couleur grenat Ruisselle dans ma coupe en signe d’abondance.


Que faisons-nous ici ? Jésus fut invité

Comme un proche parent : il est fils de Marie ; Et nous l’avons suivi : « J’ai trouvé le Messie,

Le Christ ! » m’a dit André, par la foi transporté…


Marie se multiplie, empressée, attentive,

Car rien ne doit manquer, tout doit être divin,

Mais soudain, elle affiche une mine craintive

Et s’adresse à son fils : « Les gens n’ont plus de vin. »


Un silence se fait, interrompt le service ;

Tous les yeux, désormais, se tournent vers Jésus

Qui répond tendrement : « Mère, que me veux-tu ?

L’heure n’est pas venue où Il veut que j’agisse. »


Surprise, un peu troublée, Marie se met debout,

Fait un signe discret aux serviteurs fidèles :

« Quel que soit ce qu’il dit, faites-le », souffle-t-elle ;

Alors ils vont vers Lui, comme on va vers l’époux.

Il y a près de moi six réservoirs en pierre,

Six blocs démesurés, éclatants de lumière,

Vides. Les litres d’eau ont été employés

Pour nous laver les mains et nous purifier.


Jésus demande alors : « Remplissez ces amphores. »

Les serviteurs sitôt, sans même réfléchir,

S’en vont chercher de l’eau, encore et puis encore,

Ils vont jusqu’à ras bord, soucieux d’obéir.


Une cruche est puisée pour le chef de la fête ;

Le serviteur, prudent, tremble un peu en servant,

Car il sait ce qu’il sert ! L’eau jaillit d’une traite

Et tout à coup, dans l’air, devient comme du sang !


Je m’écrie : « C’est du vin ! ». Le maître de la table

Me regarde, surpris : « Bien sûr que c’est du vin ! »

Il n’a rien remarqué ! « Et il est délectable !

Ici, le meilleur vin semble bu à la fin ! »


Aussitôt on le sert, ce vin sans ceps ni terre,

Il a un goût nouveau, mais des reflets tuilés ;

Il est vibrant, boisé, aussi frais que la pierre,

Son arôme de miel tapisse mon palais…


Je regarde, en partant, les jarres impassibles : Six blocs toujours brillants, dans le jour qui décroît,

Toujours pleins. Dieu pourvoit, au-delà du possible :

Serait-il le Messie ? Peu à peu, je le crois !


La pêche miraculeuse : mon filet…


La mer de Galilée brille de mille éclats,

Plus rien ne vient troubler sa surface azurée ;

Nous lavons nos filets dans cette aube dorée,

Harassés de fatigue et terriblement las…


Nous avons travaillé, sans trêve et sans relâche

Durant toute la nuit, mais nous n’avons rien pris !

Pas le moindre goujon, pas même un vairon gris…

Des algues, de la boue : c’est tout ce que j’arrache…


Quand soudain, Il est là ! Une foule le presse

Pour pouvoir écouter la parole de Dieu ;

Il monte dans ma barque et dit avec sagesse :

« Eloigne-toi un peu, pour qu’ils m’entendent mieux ! »


Je me souviens : Cana, l’eau, le vin, le miracle

J’obéis aussitôt ; et alors, quel spectacle !

Sous la voûte du ciel, dans mon humble bateau,

Voici Jésus qui prêche à tous les lève-tôt !


Le Maître dit ensuite : « Avance vers le large,

Car quand l'eau est profonde, il y a du poisson ! »

J’explique alors ma nuit et notre maigre charge,

Mais déjà nous ramons, le cap sur l’horizon…


Je jette mon filet, sans entrain, sans ardeur ;

Soudain, est-ce le vent ? La surface bouillonne !

De partout des poissons, des embruns, des odeurs,

Des mailles déchirées dans l’eau qui tourbillonne…


Je crie à mes amis : « Hé, venez par ici ! »

Craintifs, ils s’approchent, et pour toute réponse,

Ils tirent les filets, un peu abasourdis :

Ma barque se remplit, si bien qu’elle s’enfonce !


Et je tombe à genoux sur les poissons mourants

« Seigneur, éloigne-toi ! Oui, car je suis pécheur ! »

Il s’approche de moi et répond « N’aie pas peur,

Tu seras désormais pêcheur d'hommes vivants ! »


Notre barque s’échoue et je descends ici ;

Sans regarder derrière et d’un air décidé,

Je le suis ! Entouré des fils de Zébédée,

Je marche dans ses pas, car il est le Messie !

Bénédiction

Il est venu donner la vie en abondance ;

Oui, il est le vrai cep qui nous offre ses fruits :

Que la paix, la douceur, la joie, la confiance

Vous soient multipliées, en demeurant en Lui !


Pierre

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